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Kévin Escoffier récupéré sain et sauf

Jean Le Cam sur Yes We Cam aura réussi à récupérer Kévin Escoffier, dont le PRB à sombré après avoir été ouvert en retombant sur une vague, peu après 2 h 30 du matin en France la nuit dernière.

Un point GPS donné par l'organisation, et une dérive suivi par Jean Le Cam, en plein milieu de la nuit, un transvasement depuis le radeau de survie, toujours délicat, au prix d'un dernier effort sur une mer déchaînée, Kévin Escoffier a réussi à se hisser à bord de Yes We Cam, suite à une très belle manœuvre de Jean Le Cam.


Les deux hommes se sont congratulés pour l'exploit qu'ils venaient de réussir en plein milieu de nul part à l'autre bout du Monde, avec 25 à 30 nœuds de vents et une mer creusée. Aussitôt Kévin Escoffier a prévenu son sponsor par téléphone, mettant fin à l'attente interminable de ses proches et amis à terre.



Boris Herrmann sur SeaExplorer, Sébastien Simon sur Arkéa Paprec pouvaient reprendre leur course. Yannick Bestaven sur Maître Coq faisait lui route au NE en compagnie de Yes We Cam, avant lui aussi de reprendre sa course. Dans un premier temps, la solution était de déposer Kévin Escoffier au Cap, puis l'armée Française avec l'organisation a prévue un rendez-vous au large des Kerguelen dans 6 - 7 jours, avec un bateau de la Marine Nationale doté d'un hélicoptère pour récupérer Kévin Escoffier qui sera obligé de se remettre à l'eau, pour être hélitreuillé.



Une fin heureuse, pour Kévin Escoffier, qui était désolé de perdre son bateau et ne comprenait pas comment une vague avait pu ouvrir son monocoque qu'il avait pourtant renforcé de près de 500 kg de carbone.



Kévin Escoffier, skipper de PRB : "C’est surréaliste ce qui s’est passé. Le bateau s’est replié sur lui-même dans une vague à 27 nœuds. J’ai entendu un crac mais, honnêtement, il n’y avait pas besoin du bruit pour comprendre. J’ai regardé l’étrave, elle était à 90°. En quelques secondes, il y avait de l’eau partout. L’arrière du bateau était sous l’eau et l’étrave pointait vers le ciel. Le bateau s’est cassé en deux en avant de la cloison de mât. Il s’est comme replié. Je vous assure, je n’exagère rien… il y avait un angle de 90° entre l’arrière et l’avant du bateau. Je n’ai rien eu le temps de faire. J’ai juste pu envoyer un message à mon équipe « Je coule. Ce n’est pas une blague. MAYDAY ». Entre le moment où j’étais sur le pont en train de régler les voiles et le moment où je me suis retrouvé en TPS, il s’est passé même pas deux minutes. Ça a été d’une rapidité extrême. Je suis sorti du bateau, j’ai enfilé comme j’ai pu la TPS (combinaison de survie). J’ai vu de la fumée, l’électronique qui cramait. Tout s’éteignait. Le seul réflexe que j’ai eu a été d’attraper le téléphone pour envoyer ce message et prendre la TPS que je ne ‘matosse’ jamais. J’ai voulu prendre le ‘grab bag’ (sac de survie), mais je n’ai pas réussi car l’eau montait. J’ai pris le bib (radeau de survie) à l’arrière. Le bib avant n’était pas accessible, il était déjà trois mètres en dessous de l’eau. L’eau était dans le cockpit jusqu’à la porte. J’aurais voulu rester un peu plus longtemps à bord mais je voyais bien que tout allait très vite et puis je me suis pris une déferlante et suis parti à l’eau avec le radeau. Je ne savais pas si la météo allait mollir suffisamment pour permettre une manœuvre. Il était à 2 mètres de moi, il m’a envoyé la "frite" avec un lien mais c’était dur d’arrêter le bateau. Finalement, j’ai réussi à attraper un tube, une barre pour monter à bord. Il y avait encore de la mer, environ 3,50 mètres. C’est une épreuve dans ces conditions de monter à bord d’un 60’, d’autant plus quand tu es contraint dans tes mouvements par la TPS. Sincèrement, heureusement que je suis en forme physique car je vous assure que ce n’est pas simple. A ce moment-là, je n’étais pas du tout rassuré… Tu es dans un radeau avec 35 nœuds de vent. Non, ce n’est pas rassurant. J’ai seulement été rassuré quand j’ai vu Jean. Mais le problème, c’était de savoir comment faire pour monter à bord avec lui.

On s’est dit 2-3 mots. C’était Verdun sur l’eau. Il a été contraint de s’éloigner un peu puis après, j’ai vu qu’il restait sur zone. Je suis resté dans le radeau jusqu’au petit matin. Quand je me suis retrouvé à bord avec Jean, nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a dit : « Putain, t’es à bord ! C’était chaud ! ». Et moi, je lui ai dit : « Je te nique ta course, tu faisais une super course ». Il m’a répondu : « Ce n’est pas grave, la dernière fois, c’est moi qui avait mis à plat la course de Vincent (Riou). Pour l’instant, je n’ai aucune idée pour la suite. On va voir avec la Direction de Course. Là, j’ai bien dormi deux heures, me suis reposé, j’ai mangé. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour le bateau. Je l’avais renforcé, j’ai tout fait, je n’ai pas de regret par rapport à ce que j’ai fait".


Source : Service Presse PRB


Au Classement Charlie Dalin garde largement la tête, Thomas Ruyant est toujours deuxième, Louis Burton occupe la 3ème place devant Sébastien Simon, Damien Seguin est 5ème, Boris Herrmann 6ème, Jean Le Cam passe à la 7ème place, Yannick Bestaven 8ème, Giancarlo Pedote 9ème, Benjamin Dutreux 10ème, Samantha Davies 11ème et Clarisse Crémer 16ème à 980 milles du leader, mais à "seulement" 600 milles du 3ème.




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