UltimBoat /// Photo : Sodebo Voile
26 déc. 2024
Un début d'hémisphère Sud peu orthodoxe
Top départ pour Sodebo Ultim' 3
Samedi 30 novembre 2024
8h 30
Le coup d’envoi a retenti hier soir pour Sodebo Ultim 3. À 21h03 et 46 secondes, sous un ciel noir percé par les faisceaux des phares d’Ouessant, Thomas Coville et ses six équipiers ont franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne. Lancés à près de 30 nœuds, ces marins aguerris s’attaquent à l’un des records les plus exigeants de la voile : un tour du monde sans escale, contre la montre. Leur objectif ? Boucler ce parcours en moins de 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, le temps référence établi en 2017 par Francis Joyon et son équipage sur IDEC Sport.
À bord de Sodebo Ultim 3, tout est conçu pour la performance. Ce trimaran de 32 mètres, véritable laboratoire volant, est équipé de foils qui le soulèvent au-dessus des flots, réduisant la traînée et augmentant la vitesse. Ces prouesses technologiques, combinées à l’expérience et à la complémentarité d’un équipage de sept marins d’élite, promettent une aventure palpitante.
« Le passage de l’orange à vert est toujours un moment décisif », confiait Thomas Coville avant le départ. « Une fois que la décision est prise, nous entrons dans un autre monde, celui de la course. » Une préparation physique, mentale et logistique méticuleuse a soudé ce groupe, prêt à affronter les défis extrêmes que la mer et le vent ne manqueront pas de leur imposer.
Le choix du départ s’est joué sur une fenêtre météo étroite. Pour espérer devancer IDEC Sport à l’équateur (environ 5 jours) et au cap de Bonne-Espérance (environ 12 jours), l’équipage doit tirer parti d’une situation complexe : contourner l’anticyclone des Açores en se faufilant dans un corridor de vents instables.
Benjamin Schwartz, navigateur à bord de Sodebo Ultim' 3 : « Nous avons un premier front à chercher dans le sud d’une dépression, puis un virement de bord samedi après-midi. Ensuite, nous plongerons au sud, sous des vents portants, pour passer sous l’anticyclone lundi matin. Chaque millier de milles se jouera à quelques heures près. »
Après 11 heures de navigation, Sodebo Ultim 3 progresse plein ouest à plus de 29 nœuds. Avec 5 milles de retard sur le temps de IDEC Sport, le trimaran est déjà en pleine accélération. Le défi est lancé, et chaque détail compte : la précision des manœuvres, la cohésion de l’équipage, et surtout la météo, qui dictera le tempo, sans oublier une part de chance !
Pendant ce temps, SVR-Lazartigue, autre prétendant au trophée, reste en stand-by devant Ouessant. L’équipage de François Gabart a choisi d’attendre des conditions plus favorables. Cette attente, bien que stratégique, souligne l’incertitude constante des courses au large, où le vent peut être à la fois allié et ennemi.
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9h 30 :
Top départ pour SVR Lazartigue
Le trimaran SVR-Lazartigue, mené par François Gabart et son équipage, pour une tentative de record sur le mythique Trophée Jules Verne, s'est élancé ce samedi matin près de 11 heures après le Sodebo Ultim' 3, à 8 h 51 min et 38 sec (heure locale), devant Ouessant après une nuit passé à attendre le moment précis pour couper la ligne de départ.
Le Trophée Jules Verne est bien plus qu’un record : c’est une aventure. Depuis que Francis Joyon et l’équipage d’IDEC Sport ont établi un chrono de 40 jours, 19 heures, 30 minutes et 30 secondes en 2017, ce Graal des mers reste une référence absolue. Pour François Gabart, déjà détenteur du record du tour du monde en solitaire (42 jours), ce nouveau défi représente l’aboutissement de mois de préparation. « Nous avons un bateau extraordinaire, une équipe solide, et une fenêtre météo qui nous donne une chance. Nous allons tout donner pour faire voler le Trimaran SVR-Lazartigue sur tout le parcours, » confiait-il avant de franchir la ligne de départ.
Partis de Concarneau vendredi après-midi dans une ambiance chargée d’émotion, François Gabart et ses cinq coéquipiers ont entamé leur aventure après une nuit d’attente stratégique. À 7h51 UTC ce samedi matin, le chronomètre s’est enclenché. La fenêtre météo ? Un départ musclé dans des vents forts et une mer agitée, mais prometteur jusqu’à l’équateur et au-delà.
Les Ultim’ sont les Formule 1 des mers, capables de voler littéralement au-dessus de l’eau grâce à leurs foils. Ces appendices permettent aux bateaux de réduire leur traînée et d’atteindre des vitesses vertigineuses, flirtant parfois avec les 50 nœuds (près de 93 km/h). Mais cette technologie de pointe demande un équilibre délicat entre performance et fiabilité.
« Nous savons qu’il y aura des casses. Le défi, c’est de les minimiser et de maintenir la performance du bateau sur la durée, » souligne François Gabart. En effet, un tel parcours implique de naviguer à des vitesses extrêmes pendant 40 jours consécutifs, tout en affrontant les conditions les plus dures des océans, notamment dans les mers du Sud, réputées pour leurs vagues gigantesques et leur isolement total.
Au-delà de la vitesse et de la mécanique, le Trophée Jules Verne est avant tout une aventure humaine. À bord, chaque membre de l’équipage joue un rôle clé, de la navigation stratégique à la gestion technique du trimaran. Pour Tom Laperche, jeune talent de la course au large, cette tentative a une saveur particulière. Contraint d’abandonner son précédent tour du monde en solitaire à cause d’une avarie, il savoure l’opportunité de retenter l’aventure en équipage : « Nous sommes là pour aller le plus vite possible, mais il faut aussi respecter la nature et gérer la machine sur ces 40 jours. »
L’objectif ? Revenir avant le 10 janvier 2025, 7h51 UTC, et, qui sait, peut-être passer sous la barre symbolique des 40 jours.
Un début de tentative compliqué !
Dimanche 1er décembre 2024 :
18 h 15
Après 21 heures de tentative sur le record du Trophée Jules Verne Thomas Coville et ses hommes sur Sodebo Ultim' 3 se trouvent dans le Sud-Est des Açores, avec 235 milles de retard sur IDEC Sport au même moment. Il faut dire que le trimaran est allé chercher la bordure de la dépression très à l'Ouest, rallongeant ainsi sa route. Pour le moment, il faut considérer cela comme un "investissement", l'écart devrait diminuer progressivement dans les prochaines heures. Des prochaines heures, les manoeuvres devraient se succéder, avec des empannages, pour progresser dans le Sud et commencer à se positionner pour passer le Pot au Noir
Parti, 11 heures plus tard, l'équipage mixte du trimaran SVR Lazartigue de François Gabart, semble, pour le moment avoir pris la bonne décision sur le timing du départ, en concédant pour le moment "que" 121 milles de retard sur le tenant du titre et repris une trentaine de milles sur Sodebo Ultim' 3. SVR Lazartigue étant régulièrement plus rapide de quelques noeuds, lors des relevés communiqués, que Sodebo Ultim' 3.
Tout cela montre une nouvelle fois l'excellent début de tentative de l'équipage d'IDEC Sport en 20217.
François Gabart, skipper du SVR Lazartigue :"Le départ n'a été pas si mal que ça au près, ce qui n'est pas la configuration optimale pour une telle tentative, mais nos bateaux vont vite, même dans ces configurations. A terre l'équipe et plus particulièrement Jean-Yves Bernot (routeur à terre), regarde comment cela va se passer pour la suite du parcours et, éventuellement, si cela ne fonctionne pas, si nous pouvons avoir une nouvelle fenêtre rapidement, dans les prochains jours. Pour le moment l'équipage, reste concentré sur ce que l'on a là".
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim' 3 : "La transition avec l'anticyclone n'est pas facile, on savait que cela serait un moment crucial, il faut s'accrocher à chaque nuage, chaque risée, qui sont importants. Il faut plus essayer de se projeter que de gamberger".
Pierre Leboucher, équipier de Sodebo Ultim' 3 : "On s'est fait un peu secoué les 36 premières heures, c'était annoncé. Le bateau est à 100 %, comme l'équipage, on attend plus de vent, on a mis les voiles de portant, ça glisse, c'est plus calme, on n'est plus obligés de s'accrocher. A mon avis quand je vais ressortir de ma sieste, il va faire plus chaud, je pourrai enlever le polaire".
A noter la cartographie excellente du Team Sodebo Ultim' 3.
Malgré les hautes vitesses, l'écart reste compliquer à combler
Lundi 2 décembre 2024 :
20 h 00
Alors que la troisième journée de tentative s'achève pour Sodebo Ultim' 3 et que celle de SVR Lazartigue en est à la moitié, les deux géants des mers progressent rapidement vers le Sud, à l’Ouest des îles Canaries. Cependant, malgré des vitesses impressionnantes oscillant entre 30 et 35 nœuds, l'écart reste conséquent.
Ce matin, au relevé de 7 heures, Sodebo Ultim' 3 accusait un retard de 170 milles nautiques sur le tableau de marche d'IDEC Sport. Au fil de la journée, ce retard s'est creusé, atteignant 302 milles en ce début de soirée, un signe des défis stratégiques auxquels l'équipage de Thomas Coville est confronté. Le choix de l'heure du départ de Sodebo semble le pénaliser malgré une navigation intense marquée par six empannages en 24 heures, une manœuvre exigeante nécessitant une coordination sans faille entre les marins.
De son côté, SVR Lazartigue affiche une situation plus favorable. François Gabart et son équipage n’ont que 125 milles de retard ce soir (170 ce matin), une performance qui témoigne d’une stratégie sans doute mieux alignée avec les conditions météorologiques. Avec une distance parcourue de 765 milles nautiques en 24 heures, le trimaran bleu montre des performances constantes et une belle capacité d’adaptation.
La tentative sur le Trophée Jules Verne est un marathon à haute vitesse où chaque décision compte. Si les foils révolutionnent la navigation en permettant aux trimarans de "voler" au-dessus des vagues, cette technologie exige une maîtrise parfaite de l'engin et une anticipation constante des conditions météorologiques.
En restant positionné à l’Ouest, Sodebo Ultim' 3 pourrait chercher un meilleur angle de vent pour maximiser sa vitesse dans les jours à venir, au prix d’une trajectoire plus longue. À l’inverse, la trajectoire de SVR Lazartigue, plus proche de celle suivie par IDEC Sport en 2017, semble porter ses fruits pour l’instant.
La route est encore, très très longue et d'ici à 48 heures nous en seront un peu plus des temps de passage à l'équateur. Pour rappel, le record sur la distance est détenu par l'équipage de Yann Guichard sur Spindrift 2 en 4 j 19 h et 57 min depuis 2019.
Fin de tentative, retour au port
Mardi 3 décembre 2024 :
20h00
En milieu de nuit dernière, le team SVR Lazartigue annonçait la fin de la tentative de l'équipage de François Gabart, suite à une collision et un foil touché.
Le trimaran est attendu pour la fin de semaine à Concarneau, sans doute samedi, où l'équipe va évaluer les dégâts et voir si le foil de spare peut être mis en place pour de nouveau repartir sur une période de stand-by dans l'attente d'une fenêtre météo favorable pour une nouvelle tentative.
François Gabart, skipper du trimaran SVR Lazartigue : "Dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 décembre vers 1h00 (TU) du matin on a abîmé fortement le foil tribord, vraisemblablement suite à un choc. Difficile de dire car on naviguait dans des conditions plutôt musclées, il y avait 25/30 noeuds au portant, donc ça allait plutôt vite et ça tapait déjà pas mal dans les vagues. Mais soudain la sensation a été un peu différente de ce qu'on ressentait dans les vagues avant, donc on s'est arrêté. Ce sont les peaux extérieures du foil qui sont cassées. On espère que le reste du foil ne soit pas abîmé, c'est-à-dire que le barrot, la partie de la structure interne du foil, ne soit pas endommagé, ce qui nous permettrait de le réutiliser assez rapidement. Toujours est-il qu'on a un foil tribord à Concarneau qui est opérationnel, il est la première version et il peut naviguer. Là on a fait demi-tour parce que ça paraissait de toute façon difficile et compliqué que ce foil puisse tenir tout un tour du monde, il aurait été pelé et dépelé au fur et à mesure en quelques heures, et puis peut être qu’il aurait cassé au bout de quelques heures. Là on a encore l'option et l'opportunité de revenir. On arriverait dans à peu près 3 jours en Bretagne, et potentiellement s'il n’y a rien d'autre de cassé sur le bateau, on pourrait être capable de repartir assez rapidement derrière, dès qu'une nouvelle fenêtre se présente. C'est dur forcément, car on était plutôt pas si mal, le bateau allait bien, il allait vite au portant, et en même temps c'est pas complètement mort, il y a encore de l’espoir, c'est pas fini. On est encore au début de l'hiver, au début du stand by, on a un deuxième foil et il reste encore plein de choses de possible".
En toute fin d'après-midi c'était au tour du team Sodebo d'annoncer l'abandon de la tentative suite à la section de la mèche de safran au niveau de la coque centrale. La pelle est entièrement perdue. Aucun autre dégât à signaler. Et l'équipe ne pouvait pas indiquer pas si cela était une rupture mécanique ou un choc. Retour sur Lorient La Base, pas avant dimanche pour un examen approfondi des dégâts et voir si une solution technique est possible pour se remettre en stand-by.
Chantiers terminés
Samedi 14 décembre 2024 :
15h00
Le chantier sur SVR Lazartigue à Concarneau a pris fin en milieu de semaine, avec une première sortie au large et un exercice d'homme à la mer pour l'équipage de François Gabart. L'équipe semble prête pour une nouveau stand-by, même si cela n'a pas encore été confirmé officiellement.
Chez Sodebo à Lorient, le trimaran est de nouveau opérationnel depuis ce vendredi, le safran a été remplacé, la zone autour inspectée aux ultras sons et le reste du trimaran scruté dans les moindres détails. Une première sortie est programmée pour lundi 16 décembre.
Code Vert pour SVR Lazartigue, Code Orange pour Sodebo Ultim' 3
Mardi 17 décembre 2024 :
20h00
Après sa sortie d'hier Sodebo Ultim' 3 semble avoir rencontré un problème sur son foils tribord, qui a été déposé et mis à terre lundi en fin d'après-midi. Foil qui a retrouvé son emplacement ce mardi en milieu de journée à Lorient La Base.
Du côté de Concarneau, SVR Lazartigue a effectué une sortie au large avant de retrouver son ponton à la mi journée.
En milieu d'après-midi, le Team SVR Lazartigue passait en Code Vert et peu après, le Team Sodebo passait lui en Code Orange.
Les départs des ports devraient s'effectuer demain matin, avant le passage du front. Les deux trimarans prendront la direction de la ligne de départ au large d'Ouessant. Mais le passage de ligne pourrait ne pas avoir lieu avant la nuit de mercredi à jeudi.
Philippe Legros, Cellule routage à terre du Team Sodebo Ultim' 3 " : C'est une opportunité que nous regardons depuis 2-3 jours. Les prévisions de routage sont pour l'instant conformes à ce que nous recherchons, à savoir un passage à l'Equateur en 5 jours environ et au cap de Bonne Espérance en dessous de 12 jours".
SVR Lazartigue en direction de Ouessant
Mercredi 18 décembre 2024 :
18h30
Le Team Sodebo a annoncé dans la matinée qu'il restait en Code Orange et qu'aucun départ n'aurait lieu dans les prochaines 48 heures. Le trimaran semble prêt à partir à Lorient.
Du côté de Concarneau, après un temps d'hésitation ce mercredi matin, il a été décidé d'y aller pour voir. Les préparatifs ont continué une partie du matin, avant qu'à la mi-journée, l'équipage n'embarque tranquillement et qu'après les derniers mots à la presse et les traditionnels au revoir et photos d'équipage, le trimaran SVR Lazartigue a largué les amarres, pour s'effacer sous la grisaille dans la baie de Concarneau. Une fois en mer, le trimaran a mis le cap au Sud Ouest jusqu'à la hauteur de Groix, puis au Nord Ouest, en direction de l'Ouest sous le Guilvinec à plus de 25 nœuds.
SVR Lazartigue : Top départ et déjà au large du Portugal
Jeudi 19 décembre 2024 :
20h00
François Gabart et son équipage à bord du SVR Lazartigue se sont élancé la nuit dernière au large d'Ouessant, pour leur deuxième tentative de l'année sur le Trophée Jules Verne. Il était 1 h 18 min et 38 sec lorsque les étraves du trimaran ont franchi la ligne de départ. L'objectif est de revenir à Ouessant avant le mercredi 29 janvier à à h 49 min et 8 sec, pour battre le record détenu par l'équipage de Francis Joyon sur IDEC Sport.
François Gabart, skipper du SVR Lazartigue : "La situation est assez favorable dans les jours qui viennent. Notre premier choix était cette fenêtre. Ce n'est pas simple car il y avait plein de possibilités. On peut toujours se poser la question de savoir si les prochaines fenêtres auraient été meilleures".
Direction le Sud Ouest pour traverser, sur une trajectoire tendue, le golf de Gascogne. Après 4 h de tentative à l'approche du cap Finistère, l'avance était de 40 milles.
Ce soir au large du Portugal, cette avance est portée à 111 milles, le trimaran est dans des vents plus faibles de Nord et progresse à 24 noeuds.
Sodebo Ultim' 3 vers Ouessant pour une deuxième tentative
Vendredi 20 décembre 2024
19h00
Hier soir, l'équipe Sodebo annonçait passé en Code Vert pour un départ dans les 24H. L'équipage a quitté au levé du soleil sa base de Lorient, direction dans un premier temps le Sud de Groix, puis l'équipage a fait route sur Ouessant. En ce début de soirée le trimaran progresse au large de la pointe Bretonne. La ligne devrait être franchie la nuit prochaine.
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim' 3 : "C'est une jolie fenêtre, plus facile à réaliser que la première. Nous partons au portant dans de la mer qu'on à laissé un peu se calmer, nous aurons ensuite des enchaînements qui vont demander à chaque fois de répondre présent, au cap Finistère, puis aux Canaries, pour arriver aux alentours des 5 jours à l'équateur, ce qui est un temps déjà exceptionnelle. Mais qui nous tenait surtout à cœur, c'était la situation en Atlantique Sud, qui est souvent le critère de choix, pour s'élancer sur un Trophée Jules Verne. Notre stratégie est vraiment basée dessus et en l'occurrence, c'est très prometteur. nous avons vraiment hâte d'exploiter cette fenêtre qui s'annonce sportivement, humainement et techniquement intéressante, je pense qu'on va se faire plaisir à faire marcher le bateau vite dans des conditions plutôt maniables, je visualise déjà !"
Benjamin Schwartz, à la météo à bord du Sodebo Ultim' 3 : "On part sur une fenêtre qui est très bonne dans l'Atlantique Nord, un peu plus incertaine dans le sud, et dans des conditions qui sont très maniables et très agréables. On va être au portant dès le Cap Finisterre, glisser sous l'anticyclone des Açores et descendre vers l'équateur. On a pris le temps d'étudier cette fenêtre, elle était ouverte depuis le moment où SVR Lazartigue est parti, jusqu'à demain mi-journée à peu près. On a fait le choix de partir sur la fin de la fenêtre pour espérer quelque chose d'un peu mieux en termes de connexion dans l’Atlantique sud. Après, c'est tellement loin, on ne sait pas ce que ça va donner. Peut-être que c'est SVR Lazartigue qui a raison d'être parti hier, peut-être que ce sera nous, on verra dans quelques jours.."
Du côté de l'équipage SVR Lazartigue, la nuit dernière et une bonne partie de ce vendredi ont servi à se positionner dans l'Ouest, avec un bénéfice de milles qui a peu à peu diminué, avant de passer en négative. En ce début de soirée ce vendredi, le trimaran possède 73 milles de retard sur le record.
Mais cela ne va pas durer, car il progresse vite, à plus de 35 noeuds, et plein Sud. Et surtout déjà beaucoup plus à l'Ouest qu'IDEC Sport au moment de sa tentative. D'ici 12 heures, l'équipage de François Gabart aura repris l'avantage.
Sodebo Ultim' 3 lancé, SVR Lazartigue idéalement placé
Samedi 21 décembre 2024
18h30
L'équipage de Thomas Coville sur Sodebo Ultim' 3 n'aura pas tardé à prendre le large. Arrivée sur zone en début de soirée hier soir, l'équipage a viré de bord, pour aussitôt franchir la ligne de départ devant Ouessant dans 18-20 noeuds de vent de secteur Nord Ouest et une mer belle.
La trajectoire a été idéale toute la nuit pour traversée le golfe de Gascogne, même si les vitesses n'étaient pas forcément aussi rapides qu'attendues. Néanmoins Sodebo Ultim' 3 est passé au cap Finistère en avance sur le record ce midi (+ 30 milles), et quasiment dans le temps de SVR Lazartigue. En cette fin d'après-midi, le trimaran navigue au large du Portugal, à plus de 35 nœuds, avec 86 milles d'avance sur IDEC Sport et sur une trajectoire tendue. Ce rythme va durer et les conditions météorologique vont amener Sodebo Ultim' 3 un peu plus dans l'Ouest, sur l'orthodromie.
Dans le Nord Ouest du Cap Vert, SVR Lazartigue progresse au Sud à 36 noeuds, en continuant de se décaler légèrement dans l'Ouest, avec une avance de 192 milles sur IDEC Sport. Et pour François Gabart et son équipage, cela va aussi continuer dans ce tempo, avec des Alizés bien en place.
SVR Lazartigue rente à Concarneau, 47 milles de retard pour Sodebo
Dimanche 22 décembre 2024
21h30
Avec près de 300 milles d'avance à la mi journée sur le record, tout se passait bien pour François Gabart et son équipage à bord du SVR Lazartigue. Mais au relevé de 15 h, le trimaran à seulement 600 milles de l'équateur après seulement 3 j et 18 h de tentative, mais pas encore dans le Pot au Noir, n'avançait plus qu'à 8 noeuds. Même chose à 17 h, et à 18 heures sur les applications de suivi en temps réel, le trimaran mettait le cap au Nord. Le tout sans aucune communication de l'équipe.
Il faut attendre 19h56 pour voir arriver l'explication : Grand Gennaker inutilisable, point d'amure cassé et voile abîmée. Impossible d'espérer battre le record sans cette voile. Mais alors pourquoi c'est 4 heures à 8-9 noeuds ? L'équipage a-t-il chercher une solution de réparation ? Mystère. De plus l'équipe annonce que les prévisions météorologiques, sont moins bonnes qu'annoncées sur l'Atlantique Sud, d'où la décision de faire demi-tour, pour espérer une nouvelle fenêtre plus favorable.
François Gabart, skipper du trimaran SVR Lazartigue : "On fait cap au Nord, on revient vers la Bretagne et on abandonne cette deuxième tentative, pour deux raisons : la première, c'est que même si on a eu la chance d'avoir un Atlantique Nord exceptionnel, la situation météo dans l'Atlantique Sud , 'était pas favorable, et est venu s'ajouter à ça un petit souci technique, à savoir une amure de gennaker qui a cassé, qui a abîmé la voile qui était inutilisable jusqu'à la fin du tour du Monde. On est capable de revenir d'ici la fin de l'année et d'être en stand-by, le plus vite possible, début janvier. Ce en sont pas des décisions simples à prendre. On est forcément très déçus et en même temps plein d'espoir pour la suite".
De son côté, Sodebo Ultim' 3 poursuit sa tentative, le trimaran depuis la mi-journée a remis le cap au Sud, il est maintenant bien décalé dans l'Ouest et déjà positionné pour le passage du Pot au Noir. Le trimaran progresse à 28 noeuds en ce début de soirée dans le NO des Canaries après 1 j et 23 h de tentative. Il n'a pas repris sont retard, comme annoncé ici hier, et a encore 47 milles à récupérer.
Sodebo Ultim' 3 plein Sud à hautes vitesses
Lundi 23 décembre 2024
20h30
L'équipage de Thomas Coville à bord de Sodebo Ultim' 3 continu sa descente de l'Atlantique Nord à pleine vitesse et avec des distances parcourues par 24 h, autour de 800 milles à chaque relevé.
L'équipage a refait son retard et possède maintenant plus de 143 milles d'avance sur le record à l'aube de son quatrième jour de tentative. Sodebo Ultim' 3 est, en plus de cela, bien décalé dans l'Ouest et devrait, d'après les routages fournis par l'équipe routage à terre, passer l'Equateur, encore distant de 1250 milles, par 33° Ouest.
Mais avant cela il y a le Pot au Noir d'ici 36 heures et un Pot au Noir qui s'annonce sans doute un peu plus compliqué qu'initialement prévu.
Philippe Legros, Cellule Routage à terre de Sodebo Ultim' 3 : "On a réussi à faire une route directe jusqu'à l'anticyclone et peu de manœuvres, très rapide. Sans trop solliciter le bateau. Et cette fenêtre nous a permis de créer un décalage dans l'Ouest, assez intéressante pour le futur, car on essaye toujours d'avoir un temps d'avance sur ce qui va se passer. C'est donc une descente très rapide vers l'Equateur, avec avant cela, le passage du Pot au Noir, qui va grandement nous occuper pendant les prochaines 48 heures. Cette zone est toujours très compliquée, très aléatoire. Et il va y a voir pas mal de choses qui vont se jouer dans les prochaines 48 heures. Pour le passage de l'équateur on est sur entre 4 j 20 h et 5 j 5 heures. Et si on se projette un peu pour Bonne Espérance, depuis ce matin on commence à sourire un peu...".
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim' 3 : "Ca se passe plutôt pas mal, la trajectoire est assez jolie, elle est très différentes de celle d'IDEC Sport à l'époque. L'équipage est très vite et très bien rentré dans son match. Tout va super bien pour l'instant. On a bien gérer la vitesse et le matériel, car c'est une course très très longue. Les garçons à bord, veulent toujours pousser et moi je dois tempérer les ardeurs. La carte postale du moment est assez magique. On est passé assez loin des Canaries, pour ne pas être déventés. La mer est assez chaotique, avec des grosses vagues, le vent est soutenu, l'Alizé est bien établi. Le bateau est entre 38 et 40 nœuds, il fait assez chaud dans le bateau. C'est la partie la plus "caviarde".
Benjamin Schwartz : équipier de Sodebo Ultim' 3 : "Oui on a toujours envie d'aller le plus vite possible, mais on a des systèmes de contrôles pour ne pas dépasser certains seuils, cela dépend de l'état de la mer, on le voit avec les vagues qui passe par dessus le cockpit en ce moment. Il faut adapter les réglages, pour ne pas dépasser ces seuils pour pourvoir aller au bout de cette tentative. Le Pot au Noir est assez étendu avec pas mal d'orages, dans ce que l'on peut déjà en voir. La cellule routage à terre travaille au mieux pour exploiter au mieux les données pour avoir un peu de vent supplémentaire par rapport aux orages. On s'attend à avoir beaucoup de manœuvres et de variations de vents".
Les prémices du Pot au Noir
Mardi 24 décembre 2024
18h30
Sodebo Ultim' 3 progresse toujours plein Sud à très hautes vitesses, avec plus de 800 milles parcourus par 24 heures. Ce mardi soir en toute fin d'après-midi, le trimaran, qui ressent les prémices du Pot au Noir depuis ce matin, se trouve à 610 milles de l'équateur, avec 68 milles d'avance sur le record. Soit moins d'une journée sur le papier. Cela risque pourtant d'être un peu plus long, car la zone du Pot au Noir s'étant sur plus de 450 milles.
L'équipage va devoir, avec l'aide de la cellule routage à terre, se montrer particulièrement habile pour s'extraire de cette zone sans beaucoup de vent (entre 0 et 9 noeuds), le plus rapidement possible. Avec un temps qui pourrait être de 4 j et 20 heures, soit tout proche du record sur le tronçon Ouessant / Equateur, détenu par Spindrift 2 en 4 jours 19 heures et 57 min.
En approche de l'équateur, Sodebo sort peu à peu du Pot au Noir
Mercredi 25 décembre 2024
18h30
Au programme de ce 5ème jour de tentative, se sortir du Pot au Noir, ouvrir les cadeaux de Noël et faire un tour complet du trimaran en profitant des conditions clémentes.
Il est long ce Pot au Noir, toujours trop long pour les équipages. Au dernier pointage, Sodebo Ultim'3 progresse à 12 noeuds à 106 milles de l'Equateur. Ce qui donnera un très bon temps pour le passage sur l'Atlantique Sud. L'équipage est en retard sur le temps du record de 83 milles, mais IDEC Sport n'était pas encore rentré dans sa plus mauvaise journée et était positionné plus de 450 milles plus à l'Est, donc avec encore beaucoup de milles à parcourir pour arriver là où sera Sodebo Ultim' 3, une fois dans l'Atlantique Sud.
L'équipage, une fois les cadeaux de Noël ouvert a profité des conditions très clémentes de navigation pour effectuer un grand check du trimaran : Vérifications des estropes de descente de foils, des puits de foils, des écrêteurs, des cales, l'installation des sécurités, visite à l'intérieur des flotteurs, contrôles des safrans, et dérives, vérifications des galettes d'enrouleurs, rinçage à l'eau douce et pulvérisation du dégrippant, afin d'avoir un bateau aux maximums de ses possibilités pour la grande descente à très hautes vitesses vers le cap de Bonne Espérance. Sans oublier grâce au très bel ensoleillement, la recharge de toutes les batteries des téléphones, appareils photos et autres tablettes.
Un début d'hémisphère Sud peu orthodoxe
Jeudi 26 décembre 2024
18h30
Dans la nuit du 25 au 26 décembre 2024, le trimaran Sodebo Ultim 3 franchit l’équateur, marquant la fin de la cinquième journée de sa tentative de record autour du monde. Sous le commandement de Thomas Coville, l’équipage affiche une avance de 15 heures et 37 minutes sur IDEC Sport, détenteur du Trophée Jules Verne depuis 2017. Mais une navigation délicate dans l’Atlantique Sud s’annonce, entre choix stratégiques et vents capricieux.
Un passage record sous les étoiles. À 0h56 (heure française), le mercredi 26 décembre, Sodebo Ultim 3 a coupé la ligne de l’équateur après 5 jours, 3 heures, 21 minutes et 18 secondes de mer depuis son départ le 20 décembre à 21h34. Ce chrono, qui améliore de 6 heures et 30 minutes le temps de la précédente tentative de l'équipage de Thomas Coville en 2020, est également un motif de satisfaction pour l’équipage, car à quelques heures du record absolu entre Ouessant et l'Equateur de Spindrift 2. Franchir l’équateur avec une telle avance sur IDEC Sport (15h37 précisément) place le trimaran dans une position favorable à ce stade de la course.
Guillaume Pirouelle, équipier de Sodebo Ultim' 3 :"J’étais de quart pour voir le passage en direct sur l’ordinateur. C’est un super sentiment… mais ce n’est qu’une étape. On garde le cap et la motivation pour les jours à venir".
Une transition délicate dans l’Atlantique Sud. Après le Pot-au-Noir, que l’équipage a franchi avec un certain soulagement malgré des vents faibles, le trimaran a retrouvé progressivement des conditions plus favorables. Mais ce réveil reste timide. Un vent de sud-sud-est pousse Sodebo Ultim 3 sur une trajectoire en direction du sud-ouest, longeant la côte brésilienne. Cette route allongée complique les projections de vitesse vers le cap de Bonne-Espérance, premier grand jalon après l’Atlantique Sud. Qui malgré cette entame d'Atlantique Sud, devrait se faire en 12 jours environs, depuis Ouessant.
Cet après-midi le trimaran bifurque au nord-est pour d'une part ne pas se retrouver à la côte et d'autre part aller chercher la bascule de vent. Une trajectoire atypique, mais nécessaire pour maintenir une vitesse optimale dans des vents légers et capricieux.
Malgré ces ajustements de route, les perspectives restent encourageantes pour Sodebo Ultim 3. Avec un Atlantique Sud qui semble s’ouvrir à des vents portants dans les jours à venir, l’équipage espère maintenir un rythme élevé pour atteindre Bonne-Espérance en environ 12 jours, soit autour du 2 janvier.
Nicolas Troussel, équipier chargé de la météo à bord du Sodebo Ultim' 3 :" Nous avons une belle avance sur le record. Tout le monde s’active à bord pour optimiser la vitesse et les trajectoires. Nous savons qu’il reste un long chemin, mais l’objectif est clair : continuer à aller vite et intelligemment".
Philippe Legros, Cellule routage Sodebo à terre : "C'est bien, ça s'est passé exactement comme nous l'avions prévu, même si nous avons mis un peu de temps à retrouver du vent à la fin du Pot au Noir, mais c'est une situation que l'on connaissait depuis deux jours. Le bateau est désormais sorti du Pot au Noir, il est obligé de s'écarter de la route directe et d'emprunter une trajectoire assez Ouest, proche des côtes nord ouest du Brésil, parce que le vent est un peu plus sud que prévu. L'enjeu est de très vite mettre le cap plus sud, pour un grand bord bâbord amure, avant de se placer à l'avant d'une petite dépression qui sortira du Brésil et nous emmènera en environ 12 jours au cap de Bonne Espérance. Nous avons juste besoin d'une petite dose de réussite pour retrouver de la vitesse rapidement, car plus nous serons en avance sur la dépression, plus nous pourrons la garder longtemps".